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TRAGÉDIE.


Qui joignaient à l’amour leur amour pour la gloire ;
Qui comptaient leurs plaisirs avec chaque victoire :
Amans dans les boudoirs, dans les camps des Césars !
Qui cueillaient et le myrte et les lauriers de Mars.
Qu’êtes-vous devenus défenseurs de la France,
Chevaliers de l’honneur, soutiens de ma puissance ?
Vainqueurs de Fontenoy, qu’êtes-vous devenus ?
Avez-vous en mourant emporté les vertus ?

LA VENDÉE.

Vous avez des amis, n’en doutez pas, Princesse :
Espérez des secours.

LA FRANCE.

Espérez des secoursJe connais leur faiblesse (34),
Et je ne puis compter sur ce qu’ils m’ont promis (35).
Quand on est malheureux il reste peu d’amis (36) :
L’on ne se souvient plus de l’objet que l’on aime,
Chacun pense pour soi dans ce moment extrême,
Et le malheur commun, loin de nous réunir,
Disperse notre force, et nous fait tous périr.
Ainsi sont la plupart de ceux qui m’entouraient :
Pour eux j’étais la France, et pour eux ils m’aimaient.

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