Page:La France foutue, 1796.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
LA FRANCE FOUTUE,

LA FRANCE.

Je sais que peu content de ce qu’il peut avoir,
L’homme, sans nous aimer, va d’espoir en espoir :
Que cupide en ses goûts et vain d’une faiblesse,
Il trafique l’amour, l’honneur et sa maîtresse ;
Qu’il aime avec ses sens, qu’il n’aime que pour lui,
Et qu’il cache en son cœur le dégoût et l’ennui.
Ainsi dans mes malheurs on me recherche, on m’aime,
Mais c’est pour des plaisirs, et non pas pour moi-même.
Concubine des cours et du peuple français,
Je sais trop que je dois mes maux à mes attraits,
Et que vous êtes loin de prendre ma défense…
Pour venger mon pays, ma gloire et mon offense,
Que le propagandiste aille des potentats,
Citoyen révolté, révolter les états.
Qu’il révolte par-tout, de la Porte en l’Autriche ;
Qu’il gagne le rabin, le prêtre, le derviche ;
Que sans religion et sans divinité,
Il aille propager son immoralité.
Que lui, que le sujet, portent tout à l’extrême ;
Qu’ils portent la terreur au pied du trône même.
Que les peuples divers ne trouvent point la paix !
Qu’ils soient humiliés, vaincus par les Français ;
Que sur ce continent, souillé de tous les crimes,