Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/16

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tiennes.

Le charlatan sourit en regardant Belle et Bonne qui rougissait.

— Tu sais bien que je n’entre jamais dans la salle de bal ; mais je puis ajouter mes instances aux tiennes, et prier monsieur de vouloir bien jeter au moins un coup d’œil dans nos salons.

— Si tu ne viens pas, Clairette, j’entre seul, fit Titi impatienté.

Les deux femmes attendaient la réponse de l’étranger, lorsqu’une servante accourut au comptoir, pâle, hors d’haleine, suffoquée par l’émotion.

— Madame, dit-elle, madame… venez vite… vite, je vous en supplie.

— Qu’y a-t-il  ? demandèrent ensemble Belle et Bonne et les deux jeunes gens, pendant que le charlatan écoutait à son tour.

— Le petit… votre enfant… ô mon Dieu ! peut-être…

— Parle donc, dit la mère tremblante.

— Il se meurt ! s’écria la domestique en éclatant en sanglots, pendant que Belle et Bonne éperdue, montait en courant, suivie de Clairette, l’escalier du premier étage.

Il entrait du monde.

— Eh bien ! je tiendrai le comptoir, moi, fit