Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/34

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— Quoi ! auriez-vous des soupçons… un indice ? demanda l’Anglaise.

— Plus que cela ; du moment que l’enfant a disparu, j’ai presque une certitude. Quand je l’ai prise par la main pour la mener à sa bonne, c’est qu’un homme près de nous la considérait avec une attention qui n’était certes pas de l’intérêt ; ce fut même ce qui me décida à parler sévèrement à cette fille. Cet homme doit appartenir à la troupe de saltimbanques dont le théâtre extérieur attire tant la foule.

— Il faudrait alors, dit la pauvre mère, visiter immédiatement la voiture de ces gens, ou se mettre à leur poursuite s’ils sont partis.

— Tout cela serait inutile ; l’homme que je soupçonne est sans doute tranquille parmi eux ; ils ont dans ce cas des complices aux barrières ; si l’enfant est enlevée, elle est loin maintenant.

Un cri étouffé sortit de la poitrine de la pauvre Anglaise anéantie.

— Ne connaissez-vous donc, vous, notre sauveur, demanda Belle et Bonne en prenant les mains du jeune homme, aucun moyen de retrouver cette petite fille ?

— Il faudrait pour cela qu’on eût confiance en moi.