Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/75

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e suis soumise ; et, sans m’expliquer ta conduite, j’ai pensé qu’elle devait être sage parce que je n’ai jamais douté de ton cœur. Parle, André, parle sans crainte, ne sommes-nous pas tout l’un pour l’autre ? cesser de nous aimer ! méchant, est-ce donc dans les choses possibles ?

— Oh ! non, non, mon amie ; mais, c’est que je souffre, vois-tu… Promets-moi à l’avance que tu me pardonneras de t’avoir jusqu’à présent caché la vérité.

La jeune fille pour toute réponse jeta ses bras autour du cou d’André, et colla ses lèvres sur le front pâle du jeune homme. Mais celui-ci, loin de répondre à ses caresses, tressaillit, se dégagea brusquement des bras de sa sœur, dont le regard étonné demandait une explication.

— Sache-le donc, Anina, dit-il en pâlissant comme s’il allait mourir, je… ne suis pas ton frère !

La jeune fille jeta un cri et chancela ; André la fit asseoir sur un banc du jardin, où il tomba aussi faible, aussi anéanti qu’elle-même.

— Qu’es-tu donc, alors  ? demanda Anina la première.

— Je suis celui que Dieu a mis sur ton chemin pour t’aimer et veiller sur toi. J’ai rempli ma