Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/96

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jamais vu le luxe que de loin, elle en était éblouïe ; cela se comprend. Elle se laissa donc habiller en souriant à sa jolie robe de taffetas rose comme ses joues ; elle orna son bras et son cou d’une parure de perles dont lord*** lui avait ménagé la surprise. Puis, elle se dit :

— Si mon bon André pouvait me voir ainsi !

Mais tout à coup songeuse :

— Où est donc Betty, demanda-t-elle ?

Elle avait voulu à son service la vieille Betty, l’ancienne femme de chambre de sa mère, on ne l’avait pas contrariée.

Betty rentra avant le départ de sa jeune maîtresse.

— Eh bien ! lui demanda celle-ci, l’as-tu vu ?

— Oui, chère enfant ; il m’a remis cette lettre pour vous.

— Le verrai-je ce soir ? tout est-il prêt pour demain ?

— La réponse est là-dedans.

Anina allait décacheter la précieuse missive lorsque lord*** se fit annoncer chez elle ; la pauvre enfant, malgré son impatience, cacha la lettre dans son son sein.

L’équipage s’impatientait sous la grande porte ; l’oncle gronda sa nièce d’une manière charmante. Mais il ne descendit plus sans elle ; force lui fut de