La famille lui avait promis cette pouliche, la voiture et les accessoires, à condition qu’il méritât le tout par un peu de travail et de bonne conduite.
Toujours revêche à l’idée de faire le train tout l’hiver, et surtout d’apprendre à traire les vaches ; obsédé d’un autre côté par l’envie d’acheter à la pouliche l’équipage convoité, Jean prit le parti, un automne, de mettre fin à tout cela en allant hiverner dans les chantiers de la frontière et se gagner de l’argent.
Le père Cassepinette, comme toute la famille, s’opposa beaucoup à l’exécution de ce projet d’enfant prodigue.
Mais ce fut peine perdue.
On fut bientôt obligé à la ferme d’engager un homme pour remplacer Jean, qui, en compagnie de sept ou huit garnements de son âge avait pris le chemin de la frontière de la bondrée ou des « lignes » comme on disait indifféremment.