Page:La Glèbe - Le diable est aux vaches.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 8 —

peu, tant l’attention de la foule était captée par les jeunes époux.

Le marié semblait plus fier que jamais, mais avait l’air un peu gauche et dépaysé tout de même dans son habillement de noces tout en stoffe, son grand surtout noir, son chapeau haut de forme et ses gaiteurses neuves.

La mariée, superbement parée, paraissait tout à fait à l’aise, elle, dans sa modeste mais gracieuse toilette, ses bottines en cuir à patente et sa large crinoline, la dernière qu’elle devait porter et qui avait été achetée tout exprès pour la circonstance à Québec, chez Zéphirin Paquet, le riche.

Puis dans le Trois, toute la semaine, et tout un mois durant, ce que l’on inventoria les qualités bonnes ou mauvaises, réelles ou supposées de la nouvelle venue ! Et ce que l’on conjectura sur le sort réservé au petit Baptiste, qui avait voulu tirer du grand en sortant des Tonnechipes pour prendre femme, et surtout en ne publiant qu’un ban, comme s’il avait eu peur que le monde le sache. Le premier phénomène s’était rarement vu, et le second ne s’était jamais rencontré encore dans la paroisse !