tory[1] ; et M. le Prince fut prendre son camp à Limay et Valenton[2], après s’être entretenu quelque temps, assis dans un petit fossé, avec M. de Beaufort et M. de Fauges. J’étois tout proche ; mais je me retirai par respect, avec tant de joie que je ne me sentois pas ; car je reconnus bien que mon dessein avoit réussi. J’en fus assurée à dix heures du soir. Aussitôt que je fus retirée à ma chambre, le major nommé Gros-Bois me suivit pour me dire, de la part de Son Altesse de Lorraine, qu’elle m’avoit mille obligations du bon avis que j’avois donné ; qu’elle avoit un extrême déplaisir de ne m’en pouvoir remercier elle-même et qu’elle s’en souviendroit toute sa vie. Voilà ce que le major me dit de la part de M. le duc de Lorraine, et ajouta de plus que Son Altesse me prioit de lui vouloir rendre encore un bon office. Je lui dis : « En quoi le puis-je servir ? — Ma-
- ↑ Il faut peut être lire Salvatory. Au moins ai-je trouvé dans l’Armorial général (1697 — Champagne et Brie) une dame Guillemette de Salvatory, veuve de Daniel Guillaume, écuyer seigneur de Courcelles, qui portoit d’or à un lion passant de gueules et un chef d’azur. Pourtant il y avoit en 1634 devant Lamotte un Salmatory, lieutenant au régiment de Picardie.
- ↑ Valenton est un village tout près de Villeneuve-Saint-Georges, au nord-est. Limay ou Limet, ou mieux peut-être encore Limeil, d’après la carte de Cassini, n’en est pas éloigné. Le prince de Condé se plaçoit ainsi entre Paris et l’armée du maréchal de Turenne ; mais celui-ci avoit un pont de bateaux sur la Seine, à Ablon. Il y a parmi les Mazarinades une Relation du 12 septembre, touchant ce qui s’est fait et pansé dans l’armée de messieurs les princes et leur campement pour investir l’armée du maréchal de Turenne, etc. Elle est signée par un officier des princes et datée du camp de Limet.