que quand elle peut obliger quelqu’un, étant la générosité même. » Il n’est pas permis de dire que madame de La Guette avoit pris ce renseignement dans les lettres de madame de Sévigné, puisque les premières de ces lettres ne furent connues du public qu’en 1696, quinze ans après l’impression des Mémoires, par les fragments que Bussy Rabutin avoit joints à ses Mémoires, publiés par les soins de la marquise de Coligny sa fille. Personne n’ignore que le premier recueil des Lettres de madame de Sévigné date de 1726.
Encore ce n’est pas tout. Basnage raconte longuement dans son Histoire des Provinces unies, la querelle que Marsin eut avec le comte de Monterey, gouverneur des Pays-Bas espagnols, au sujet de la prise de Maestricht en 1673. Après une altercation très-vive, dit-il, Marsin quitta le service de l’Espagne et se retira sur une de ses terres dans le pays de Liége. Madame de La Guette, qui n’entre d’ailleurs dans aucun des détails de cette affaire parce qu’elle n’y avoit pas été mêlée, complète pourtant le récit de l’historien en nous apprenant que la terre s’appelait Modane.
Remarquons encore une fois que ses Mémoires ont précédé tous les écrits que nous venons de citer. Son témoignage a devancé tous les autres. Il ne s’y ajoute pas ; il les confirme au contraire. Si madame de La Guette n’a pas emprunté aux