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L’IMMORTELLE BLANCHE 33.


Madrigal.



 

Donnez-moy vos couleurs, Tulipes, Anémones ;
Œillets, Roses, Iasmins, donnez-moy vos odeurs :
Des contraires saisons le froid, ni les ardeurs,
Ne respectent que les Couronnes
Que l’on compose de mes Fleurs ;
Ne vous vantez donc point d’estre ajmables ni belles ;
On ne peut nommer beau ce qu’efface le Temps,
Pour couronner les beautez éternelles,
Et pour rendre leurs jeux contens,
Il ne faut point estre mortelles.
Si vous voulez affranchir du trépas
Vos brillans, mais frêles appas.
Souffrez que l’en sois embellie;
Et si ie leur fais part de mon éternité,
le les rendray pareils aux appas de Ivlie,
Et dignes de parer sa diuine beauté.

De M. C. (Corneille).