Page:La Guirlande de Julie, éd. Uzanne, 1875.djvu/89

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LA FLEVR DE THIN.


Madrigal.



 

Sans beauté, sans grandeur, sans éclat et sans grâce,
le nays, par un arrest de mon jniuste sort,
            Incapable d'vn bel effort
            Pour acquérir l'illustre place
Où mon ambition m'ose faire aspirer.
            Toutesfois, ô belle Ivlie,
Si de tes doux regards tu daignes m'éclairer,
le renaistray par eux de tant d'attraits remplie
            Que i'auray suiet d'espérer
De rendre ta Covronne et ma gloire accomplie^
            Sois donc fauorable à mes vœux.
Embellis ma laideur, releue ma bassesse,
            Des Destins montre-toy maîtresse,
Metz-moy, malgré leur haine, en vn état heureux.
La Nature, pour moy non moins barbare qu'eux.
            En vain t'oppose ses obstacles;
Tes beaux yeux chaque iour font de plus grans miracles.

De M. d'Andilly le filz.