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pour prendre les jeunes autruches. Après avoir observé leurs nids, ils attendent qu’elles aient sept ou huit jours. Alors plantant un pieu en terre, ils les lient par un pied dans le nid, afin qu’elles ne puissent fuir ; et les laissant nourrir par les grandes jusqu’à l’âge qu’ils désirent, ils les prennent enfin pour les vendre ou les manger.

Lorsqu’on aperçut les côtes de Hollande, tous les matelots de la flotte des Indes, dans la joie de revoir leur pays, allumèrent tant de feux autour de la poupe et de la proue des vaisseaux, qu’on les aurait crus près d’être consumés par les flammes. Tavernier compta sur son seul vaisseau plus de dix-sept cents cierges. Il explique d’où venait cette abondance. Une partie des matelots de sa flotte avaient servi dans celle que les Hollandais avaient envoyée contre les Manilles ; et quoique cette expédition eût été sans succès, ils. avaient pillé quelques couvens, d’où ils avaient emporté une prodigieuse quantité de cierges. Ils n’en avaient pas moins trouvé dans Pointe-de-Galle, après avoir enlevé cette place aux Portugais. La cire, dit Tavernier, était à vil prix dans les Indes ; chaque maison religieuse a toujours une prodigieuse quantité de cierges. Le moindre Hollandais en eut pour sa part trente ou quarante.

Le vice-amiral qui avait apporté Tavernier devait relâcher en Zélande, suivant les distributions établies. Il fut sept jours entiers sans