Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/217

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Comme un pays si chaud ne peut être habité qu’auprès des rivières, les Siamois l’ont entrecoupé d’un grand nombre de canaux, qu’ils appellent cloum. C’est par le moyen de ces canaux que la ville de Siam est non-seulement devenue une île, mais qu’elle se trouve placée au milieu de plusieurs îles ; ce qui rend sa situation très-singulière. L’île qui la renferme aujourd’hui est contenue elle-même dans ses murs. Sa hauteur, suivant l’observation des jésuites, est de 14 degrés 20 minutes 4 secondes, et sa longitude de 120 degrés 30 minutes. Elle approche, pour sa forme, d’une gibecière, dont le haut serait au levant, et le bas au couchant. La rivière la prend au nord, par plusieurs canaux qui entrent dans celui qui l’environne. Elle l’abandonne au midi, en se partageant entre d’autres canaux. Le palais du roi est au nord, sur le canal qui embrasse la ville. Il n’y a qu’une chaussée au levant, par laquelle on peut sortir de la ville comme par un isthme, sans avoir d’eau à passer.

La ville de Siam est très-spacieuse, si l’on ne considère que l’enceinte de ses murs ; mais à peine la sixième partie de cet espace est-elle habitée. C’est celle du sud-est. Le reste est désert, ou ne contient que des temples. À la vérité, les faubourgs, qui sont occupés par les étrangers, augmentent considérablement le nombre des habitans. Ses rues sont larges et droites, plantées d’arbres dans quelques endroits, et pavées de briques. Les maisons y sont