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port passe pour le plus beau de toutes les Indes.

On conçoit que la rivière de Ménam traversant le royaume de Siam entre les montagnes qui la bordent, c’est sur ses rives que les principales villes sont situées, et que le commerce ou d’autres commodités rassemblent la plus grande partie des habitans. Aussi le reste du pays est-il mal peuplé. Les Siamois ont même fort peu d’habitations sur les côtes maritimes, ou qui n’en soient éloignées au moins d’une petite journée. Tous les voyageurs conviennent que, par cette raison, ce qui s’écarte des rives du Ménam est peu connu des étrangers. De La Mare, ingénieur français, que le chevalier de Chaumont laissa au service du roi traça le cours du Ménam depuis la capitale du royaume jusqu’à la mer. C’est ce qu’on a de plus certain sur la disposition intérieure du pays, avec quelques éclaircissemens que Laloubère y a joints, et ce qu’on a lu de Louvo et de quelques autres lieux dans les deux Voyages du père Tachard.

Bancok qu’on a nommée plusieurs fois dans les relations précédentes, est située à sept lieues de la mer. De vastes jardins, qui composent le territoire de cette ville dans l’espace de quatre lieues, en remontant vers la ville de Siam jusqu’à Talacoan, fournissent à cette capitale une grande quantité de fruits, c’est-à-dire l’espèce de nourriture que les habitans, préfèrent à toutes les autres.