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ne consiste plus qu’en barres d’or. Les rois du Tonquin reçoivent aussi leur sceau des empereurs de la Chine comme une marque de leur dépendance. D’un autre côté, les Chinois reçoivent aussi les ambassadeurs avec beaucoup de pompe et de magnificence, moins par affection, suivant la remarque de Baron, que pour donner une haute idée de leur propre grandeur en relevant celle de leurs vassaux. Au contraire, dans les ambassades qu’ils envoient quelquefois au Tonquin, s’ils font éclater la majesté de leur empire par l’appareil extraordinaire du cortége, le ministre impérial porte la fierté jusqu’à dédaigner de rendre visite au roi, et de le voir dans tout autre lieu que la maison qu’il occupe à Kécho.

Li trouva dans les Tonquinois toute la reconnaissance qu’ils, devaient à ses importans services. Ils le reconnurent pour leur roi, et ses descendant lui succédèrent sans interruption pendant l’espace de deux siècles. Mais, ayant été détrônés par un rebelle, et rétablis par Tring, brigand courageux, tout leur pouvoir passa entre les mains de leur libérateur, qui ne leur laissa plus qu’une ombre de royauté. Il se réserva le titre de chova, qui signifie général de toutes les forces du royaume, et attira ainsi à lui toute l’autorité. Cette forme de gouvernement est demeurée si bien établie, que depuis ce temps-là toutes les prérogatives du pouvoir souverain ont résidé dans le chova. C’est lui qui fait la guerre et la paix, qui porte les