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l’année suivante. Un grand nombre de seigneurs portugais vinrent l’y recevoir, et lui composèrent un cortége jusqu’à la cour. On portait devant lui, dans un bassin d’argent, le tribut du roi de Quiloa. Le roi Emmanuel lui fit un accueil très-honorable, et lui confirma le titre d’amiral des mers de l’Inde.

Après le départ de la flotte portugaise, le samorin ne différa pas sa vengeance. Il assembla une nombreuse armée à Panami, seize lieues au-dessus de Cochin. Trimumpara se vit abandonné de ses naïres, qui blâmaient son alliance avec les Portugais et la fidélité qu’il leur gardait. Cochin fut pris et brûlé. Le roi fugitif se retira dans l’île de Vaïpi, mieux fortifiée que Cochin, et y fut bientôt assiégé. Mais tandis qu’il s’y défendait, déjà s’avançait à son secours Alphonse d’Albuquerque, le plus célèbre des conquérans de l’Inde, parti de Lisbonne avec son frère François d’Albuquerque et Antoine de Saldagna, à la tête d’une escadre de neuf vaisseaux. Ce dernier devait croiser à l’entrée de la mer Rouge, et les deux autres devaient revenir en Portugal avec leur cargaison. François d’Albuquerque arriva le premier aux Indes, et recueillit les débris de l’escadre de Vincent Sodre. Ce malheureux commandant avait fait naufrage sur les côtes d’Arabie, et avait péri avec son équipage. Tout changea de face à l’arrivée des Portugais. Le roi de Calicut fut défait et nus en fuite, sans qu’ils perdissent plus de