Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans l’espace de vingt jours, un fort où ils laissèrent une garnison de cinq cent cinquante hommes, avec une caravelle et un brigantin, pour croiser continuellement sur la côte. Monbassa, qui reçut Almeyda à coups de canon, fut traitée encore plus rigoureusement : elle fut pillée et brûlée jusqu’aux fondemens, ainsi que quelques vaisseaux de Cambaye qui étaient dans le port. Ces terribles expéditions répandirent la terreur devant la flotte portugaise. Les îles Laquedives consentirent à se laisser brider par un fort, où l’on mit une garnison de quatre-vingts hommes. On bâtit une citadelle dans le port même de Cananor. Onor, sur la côte du Malabar, fit quelque résistance, et fut brûlé.

Une autre escadre de six vaisseaux, commandée par Pédro d’Annaya, s’était rendue à Sofala, capitale d’un pays célèbre par ses mines d’or. Le roi ne put s’opposer à l’établissement d’une forteresse. Mais bientôt, impatient du joug qu’on lui opposait, il attaqua le fort à la tête de cinq milles Cafres. Il fut tué, et l’on mit à sa place son fils Soliman, qui promit d’être fidèle à l’alliance des Portugais.

Cependant l’infatigable samorin rassemblait une nombreuse flotte, qui osa se présenter devant Cananor. Elle fut battue et dispersée. Les Maures, forcés de céder à la puissance portugaise abandonnèrent enfin les côtes de Malabar et d’Ajan, dont ils avaient été long-