Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/179

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Jean avait donné son nom à la petite ville d’Ekke-Teki, composée de vingt ou vingt-cinq maisons, et qu’il dominait d’un fort défendu par soixante hommes ; ce qui, avec l’avantage des armes et de la situation, lui suffisait pour tyranniser tout le pays. Il tendit des pièges aux Anglais, et troubla leur commerce avec les Nègres ; ce qui n’empêcha pas que ce commerce ne fût assez avantageux pour engager Towtson à revenir dans le pays dès l’année suivante. Il rencontra près de la rivière dos Cestos trois vaisseaux français. La crainte d’un ennemi commun réunit les deux nations contre les Portugais, et cette réunion leur inspira assez de confiance pour aller insulter la flotte portugaise qui était dans le port de la Mina, forte de cinq vaisseaux et de quelques pinasses. On se canonna de part et d’autre sans avantage décidé. Mais les Anglais et les Français tirèrent ce fruit de leur hardiesse, qu’on les laissa croiser librement sur ces côtes l’espace d’un mois. Towtson se sépara des Français qui retournaient dans leur patrie. Pour lui, il prit le parti de descendre à la côte d’Or avec d’autant plus de confiance qu’il ramenait avec lui quelques Nègres qu’il avait enlevés à son premier voyage, et qui, ayant été bien traités des Anglais, n’en pouvaient donner qu’une idée favorable à leurs compatriotes, et devaient par conséquent rendre le commerce plus facile et plus avantageux. Les Nègres pleurèrent de joie en re-