Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/337

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escarpés et pointus qu’il fallait traverser. Les Nègres, qu’il interrogea aussi, confirmèrent la même chose, et lui firent une description extravagante de leur île. Cependant, comme le gouverneur et le prêtre l’avaient fait inviter à les aller voir chez eux, il résolut de surmonter toutes les difficultés, d’autant plus que dans le lieu où il était il se voyait exposé matin et soir à périr par la chute des pierres qui roulaient du sommet de la montagne. Les Nègres lui dirent que ces mouvemens venaient des chèvres sauvages qui se retiraient le soir sous les rocs. En effet, l’auteur observe que l’île entière n’est qu’un composé de montagnes qui s’élèvent en monceau, et que, le sommet de l’une étant comme le pied de l’autre, elles forment ensemble une espèce de dôme. Lorsqu’il se fut déterminé à partir, Domingo voulut lui servir de guide, avec la précaution de le lier derrière lui pour le soutenir dans sa marche. La première partie du chemin se fit assez facilement, et l’on s’arrêta pour prendre quelques momens de repos. Mais, en avançant plus loin, Roberts s’aperçut bientôt qu’il lui serait fort difficile de continuer. Quelques Nègres s’écartant pour chercher une meilleure route, firent tomber une grosse pièce de roc, qui mit en danger tous ceux qui les suivaient. Domingo déclara qu’il n’exposerait pas le capitaine anglais pendant le jour, parce que l’ardeur du soleil rendait les roes moins capables de consistance, et les pierres plus faciles à se détacher, au lieu que l’hu-