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seigneurs particuliers peuplèrent leurs îles de vaches, de chèvres et d’autres bestiaux. Ils les gouvernaient d’abord par un lieutenant, dont l’autorité était fort médiocre, puisque non-seulement le pouvoir de vie et de mort, mais les autres punitions corporelles appartenaient au gouverneur de San-Iago. Dans ces terniers temps, on a établi pour toutes les îles un officier nommé ovidor, qui est revêtu de la juridiction civile, et même de l’inspection des revenus de la couronne ; de sorte qu’il ne reste au gouverneur-général que l’administration militaire.

Le port de San-Iago est comme la douane portugaise pour tous les vaisseaux de cette nation qui commercent dans les parties de la Guinée dépendantes du Portugal ; mais les revenus que la couronne tire des îles du cap Vert ne sont pas considérables. À la vérité, il lui en coûte peu pour la garde de ces îles ; car il n’y a pas d’autres fortifications qu’à San-Iago et à Saint-Philippe ; encore les ouvrages sont-ils d’une faible défense, excepté ceux de la ville même de San-Iago, qui ont été construits par les Espagnols, tandis que le Portugal était sous leur domination. Aussi les îles du cap Vert ne sont-elles défendues que par leur propre milice, sans le secours d’aucunes troupes du roi. Il faut observer que les habitans de San-Iago et de Saint-Philippe ; étant vassaux immédiats de la couronne, sont sur un meilleur pied que ceux des autres îles, qui changent souvent de propriétaires et de maîtres.