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plutôt commercer que régner, fut maître de l’Espagne et de la Sicile, et fit reconnaître par sa marine la côte du nord et de l’ouest de l’Afrique. Le journal de ce voyage de découverte est parvenu à la postérité : c’est, malgré sa brièveté, un morceau précieux de la géographie ancienne.

Sur ces entrefaites, des germes de civilisation s’étaient développés rapidement dans les colonies phéniciennes et égyptiennes, en Grèce ; bientôt il s’y forma une nation d’un esprit plus actif et plus fécond, que toutes celles qui jusqu’alors avaient brillé sur le globe. Avec son ardeur innée pour le savoir, elle ne manqua point de s’enquérir des autres peuples de la terre. Hérodote, qui avait voyagé, lui raconta des vérités et des fables ; en agrandissant leur sphère d’activité, les Grecs obtinrent des notions plus positives. À la suite du conquérant Alexandre, roi de Macédoine, ils traversèrent les pays les plus fameux de l’Asie, et arrivèrent jusqu’à l’Inde. Alexandre était trop épris de la gloire, pour ne pas tourner ses expéditions au profit de la science. Ses officiers reconnurent les côtes, des relations de commerce s’établirent entre les pays grecs et ceux de l’Asie ; dès-lors le lien entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique devint indissoluble ; l’intérêt l’avait noué, on pouvait être sûr qu’il subsisterait.

L’éclat brillant de la Grèce commençait à s’éclipser, quand le peuple romain étendit sa domination sur l’Italie ; Carthage succomba aux coups