Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les baléas, espèces de baleines, sont fort communs sur la côte. On emploie pour les prendre la même méthode que pour les baleines du Groenland, et l’on en tire de l’huile. On trouvait autrefois beaucoup d’ambre gris aux environs de l’île Saint-Jean. Un Portugais nommé Jean Carneira, qui avait été banni de Lisbonne pour quelque crime, et qui, s’étant procuré une petite chaloupe, exerçait le commerce aux îles du cap Vert, trouva dans ses courses une pièce d’ambre gris d’une grosseur incroyable. Non-seulement cette heureuse pêche le fit rappeler dans sa patrie, mais il acheta, du fruit de son trésor, des terres considérables en Portugal. Le roc auprès duquel la fortune l’avait favorisé porte encore son nom.

Le nombre des insulaires ne monte pas à plus de deux cents. Roberts les représente comme les plus ignorans, les plus simples et les plus humains de toutes les îles. Dans un autre lieu, il loue beaucoup leurs vertus morales, surtout leur charité, leur humilité et leur hospitalité. C’est les offenser que de refuser leurs bienfaits. Leur respect pour l’âge avancé mériterait, dit l’auteur, de servir d’exemple à tous les hommes du monde ; ils le rendent aux vieillards de tout rang et de toute nation.

Pendant que l’auteur fut malade parmi eux, l’attention ne se relâcha jamais pour lui fournir ce qui était nécessaire à sa situation. Il ne se passa pas de jour qu’il ne reçût la visite de