Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manufactures dont il sort de bonnes étoffes. L’arbuste qui produit le coton est à peu près de la grosseur d’un rosier, mais s’étend beaucoup davantage. Ses feuilles sont d’un vert d’herbe, et ressemblent à l’épinard. La fleur est d’un jaune pâle. Lorsqu’elle tombe, il lui succède un péricarpe, où le coton est renfermé dans trois cellules, et qui contient aussi la semence, qui est noire et de forme ovale, de la grosseur à peu près d’un haricot.

Les vallées de l’île Saint-Antoine sont couvertes de bois. Entre plusieurs sortes d’arbres, on y trouve en abondance le dragonnier.

Les ânes et les porcs y sont non-seulement en grand nombre, mais plus grands et plus forts que dans les autres îles du cap Vert. Les vaches n’y sont pas moins communes, et les montagnes sont remplies de chèvres sauvages.

Sur une des montagnes de l’île, on trouve une pierre transparente, que les habitans appellent topaze ; mais Froger, qui en parle, n’ose assurer que ce soit la véritable pierre de ce nom.

L’île de Saint-Antoine, à l’époque où écrivait Roberts, appartenait au marquis das Minhas, qui envoyait tous les ans un vaisseau aux îles du cap Vert pour apporter en Portugal les revenus de son domaine. Il jouissait des principales richesses de l’île ; c’est-à-dire que les vaches, les chèvres sauvages, le sang-de-dragon, les pierres précieuses, le beurre d’or et l’ambre gris étaient à lui sans partage. Il y a des peines