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sans cesse les sciences naturelles, s’enrichirent de nouvelles observations. Tandis que les colonies espagnoles et portugaises furent remplies de moines, les colonies anglaises, dans l’Amérique septentrionale se peuplèrent rapidement. La marine anglaise surpassa au dix-huitième siècle celle des autres puissances maritimes, et s’empara de plusieurs des grands débouchés du commerce européen. Vers le milieu de ce siècle, l’Angleterre fit faire des voyages autour du monde, auxquels le capitaine Cook a attaché son nom immortel, et qui avaient pour but, non pas, comme autrefois, de surprendre et de subjuguer des peuples sans armes et sans expérience ; mais, ce qui était plus digne des Européens, d’augmenter les connaissances humaines, et de contribuer, par un échange de productions et de découvertes, au bien-être de l’humanité. On n’était plus dans le temps barbare où l’on faisait décider à Rome qu’on pouvait traiter les sauvages en esclaves pour le bien de leur âme. Les expéditions de Cook leur apportèrent nos plantes nourricières et nos animaux domestiques, et leur firent connaître les avantages de la civilisation. C’est surtout par les expéditions de ce navigateur que l’Europe connut les nombreux archipels disséminés dans la vaste mer du grand Océan.

Cependant il y en avait trop pour que des navigateurs futurs n’y trouvassent pas encore des découvertes à faire. Déjà, avant le troisième voyage de Cook, l’expédition française conduite par Bougain-