barques, les fers aux pieds, et la main droite attachée à un bloc de bois. On appréhendait qu’ils ne sautassent dans l’eau, comme ils l’auraient pu facilement, parce que tous les soldats de l’escorte furent incommodés du mal de mer.
Après avoir lutté deux jours contre le vent, ils furent repoussés dans l’île de Quelpaert, où le gouverneur les délivra de leurs fers pour les faire rentrer dans leur prison. Quatre ou cinq jours après, s’étant rembarqués de grand matin, ils arrivèrent près du continent vers le soir. On leur fit passer la nuit dans la rade. Le lendemain ils prirent terre, et leurs chaînes furent ôtées, mais avec la précaution de doubler leur garde. On amena aussitôt des chevaux sur lesquels ils se rendirent à la ville de Hay-nam : ils eurent le plaisir de s’y rejoindre tous, car, ayant été séparés par le vent, ils avaient débarqué en différens lieux.
Le matin du jour suivant ils arrivèrent à la ville de Sé-ham, où leur canonnier, qui n’avait pas joui d’une bonne santé depuis le naufrage, mourut, et fut enterré par l’ordre du gouverneur. Le soir, ils s’arrêtèrent dans la ville de Nadian ; le lendemain à Sanchang ; ensuite à Tongap, après avoir traversé une haute montagne sur le sommet de laquelle est une grande forteresse nommée Épam-San-siang. De là ils se rendirent à la ville de Teyn ; et le jour suivant, ayant passé par la ville de Kuniga, ils arrivèrent le soir à Kin-Tyn,