Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/147

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che sur le dos un tambour, qu’on frappe dans tous les carrefours où il passe, et cette punition finit ordinairement par quarante ou cinquante coups de bâton qu’il reçoit sur les fesses. On accorde un caleçon aux femmes lorsqu’elles sont condamnées au même supplice.

Les Coréens sont naturellement passionnés pour les femmes, et si jaloux, qu’un mari accorde rarement à ses meilleurs amis la liberté de voir la sienne. La loi condamne à mort un homme marié qui est surpris avec la femme d’un autre, surtout entre les personnes de distinction. C’est le père même du criminel, s’il est vivant, ou le plus proche de ses parens, qui doit être son exécuteur. On lui laisse le choix du genre de mort ; ordinairement les hommes demandent d’être percés au travers du dos, et les femmes d’être égorgées.

Ceux qui ne paient pas leurs créanciers au terme dont, ils sont convenus reçoivent deux ou trois fois par mois des coups sur les os des jambes, jusqu’à ce qu’ils aient trouvé le moyen d’acquitter leurs dettes. S’ils meurent sans avoir rempli ce devoir, leurs plus proches parens doivent payer pour eux, ou subir le même châtiment. Ainsi personne n’est exposé à perdre ce qui lui est dû. La plus légère punition dans la Corée est la bastonnade sur les fesses ou sur le gras des jambes. Elle n’est pas même regardée comme une tache, parce qu’elle y est fort commune, et qu’une parole prononcée mal à propos suffit quelquefois pour la