de comparable au poivre des Indes orientales, que les Chinois se procurent par le commerce, en aussi grande abondance que s’il croissait dans leur pays. Lorsque le poivre de la Chine est mûr, le grain s’ouvre de lui-même, et laisse voir un petit noyau de la noirceur du jais, qui jette une odeur forte et nuisible à la tête. On est obligé de le cueillir par intervalle, tant il serait dangereux de demeurer long-temps sur l’arbre. Après avoir exposé les grains au soleil, on jette la pulpe intérieure, qui est trop chaude et trop forte, et l’on n’emploie que l’écorce.
Outre les arbres qui produisent le bétel, dont l’usage est fort commun dans les provinces méridionales, on trouve dans celle de Quang-si, et dans le district de Tsin-cheou-fou, particulièrement sur la montagne de Pé-tche, une espèce de cannelle, mais moins estimée, même à la Chine, que celle qu’on y apporte du dehors. Sa couleur tire plus sur le gris que sur le rouge, qui est celle de la bonne cannelle de Ceylan. Elle est aussi plus épaisse, plus âpre et moins odorante ; et il s’en faut bien qu’elle ait la même vertu pour fortifier l’estomac et pour ranimer les esprits. On ne peut nier cependant qu’elle n’ait les qualités de la cannelle, quoique dans un moindre degré de perfection. L’expérience en est une preuve sans réplique ; on en trouve même quelquefois de plus piquante au goût que celle qui vient des Indes, où l’on assure qu’elle prend aussi