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suivant. Au reste, soit qu’on choisisse le printemps ou l’automne pour la planter, on doit mettre beaucoup de cendre dans le trou, si l’on veut la préserver des fourmis qui dévorent, dit-on, les racines encore tendres, ou qui en tirent du moins la sève.

Ces arbres ne distillent le vernis qu’en été ; ils n’en donnent point en hiver ; et celui qu’ils distillent au printemps ou dans l’automne est toujours mêlé d’eau : d’ailleurs ils n’en produisent que pendant la nuit. Pour le tirer de l’arbre, on fait autour du tronc plusieurs incisions horizontales, plus ou moins profondes, suivant son épaisseur. La première rangée de ces incisions ne doit être qu’à sept pouces de terre ; la seconde se fait à la même distance que la première et de sept en sept pouces, non-seulement jusqu’au sommet du tronc, mais encore à toutes les branches qui sont assez grosses pour en recevoir. On emploie pour cette opération un petit couteau dont la lame est recourbée en arrière. Les incisions ne doivent pas se faire non plus en ligne droite, mais un peu de biais, et ne pas pénétrer plus profondément que l’écorce. L’ouvrier, en les faisant d’une main, y pousse de l’autre le bord d’une écaille aussi avant qu’il est possible, c’est-à-dire environ un demi-pouce de la Chine ; ce qui suffit pour soutenir une coquille beaucoup plus grande que celles de nos plus grosses huîtres. Les incisions se faisant le soir, on recueille le lende-