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encore plus soigneusement. Après le dîner, ils se lavent le corps avec de l’eau chaude où l’on a fait bouillir une certaine quantité de peaux de châtaignes, d’écorce de sapin, de salpêtre cristallisé et d’une sorte de blette, herbe qui se mange à la Chine et aux Indes. Le bassin où l’on se lave doit être d’étain, parce que le cuivre a ses dangers. Pendant que les ouvriers travaillent aux arbres, ils doivent avoir la tête couverte d’un sac de toile, lié autour du cou, sans autre ouverture que deux trous pour les yeux. Ils portent devant eux une espèce de tablier composé d’une peau de daim, qui est suspendu à leur cou avec des cordons, et lié autour de la ceinture ; ils ont des bottines et des gants de la même peau. Lorsqu’ils vont recueillir la liqueur, ils s’attachent à la ceinture un vaisseau de cuir de vache, dans lequel ils vident toutes les écailles, en grattant avec un petit instrument de fer. Au pied de l’arbre est un panier où l’on dépose les écailles jusqu’au soir. Pour faciliter le travail, les propriétaires ont soin que les arbres ne soient pas plantés trop loin les uns des autres ; et lorsque le temps de recueillir la liqueur est arrivé, on place entre eux un grand nombre de gaules, qui, étant attachées avec des cordes, servent comme d’échelles pour y monter.

Le marchand a toujours dans sa maison un grand vaisseau de terre placé sous une table de bois. Sur cette table est un drap mince, dont les quatre coins sont attachés à des an-