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tre de ces ouvrages ne le cèdent guère au vernis que les Chinois nomment tsi. Comme le tong-yeou est à bon marché, et qu’au contraire le tsi est assez cher, les marchands ont coutume de mêler dans le tsi une grande quantité de tong-yeou, sous prétexte qu’il en faut un peu pour que le tsi se délaie, et s’étende plus facilement. C’est avec le tong-yeou qu’on prépare une espèce de drap dont on se sert en Chine, comme nous de nos toiles cirées ; mais les habits qui se font de ces étoffes ne peuvent servir que dans les provinces septentrionales. En un mot, le tong-chu est un arbre des plus utiles à la Chine, et ne le serait pas moins en Europe, s’il y était apporté. Les botanistes l’ont nommé driandra oleifera.

Mais la nature a peu d’arbres aussi singuliers que l’arbre au suif, nommé ou-kieou-mou par les Chinois ; il est fort commun dans les provinces de Che-kiang et de Kiang-si, croît sur le bord des ruisseaux, et s’élève à la hauteur de nos poiriers ; les plus grands ressemblent au cerisier par le tronc et les branches, et au bouleau par ses feuilles, qui cependant ne sont pas dentées. Elles sont d’un vert foncé et assez lisses par-dessus, blanchâtres par-dessous. Elles naissent vers l’extrémité des rameaux allongés et flexibles, et sont supportées par des pétioles fort longues et minces ; elles se recourbent généralement dans le sens de leur longueur, et, avant leur chute, c’est-à-dire vers les mois de novembre et de décembre, rougissent comme