Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme ils s’entendent assez pour le commerce entre eux, ce sont apparemment deux dialectes de la même langue. Les livres et les caractères dont se servent leurs chefs sont ceux du Thibet. Quoique voisins des Chinois, leurs coutumes et leurs cérémonies ressemblent peu à celles de la Chine. Leurs usages se rapprochent plus de ceux du Thibet.

Ces peuples sont d’un naturel fier et indépendant, et ne reconnaissent qu’à demi l’autorité des mandarins chinois ; lorsqu’ils sont cités par les magistrats, il est très-rare qu’ils se rendent à leurs ordres. On n’en use pas envers eux avec beaucoup de rigueur, et on n’essaie pas de les forcer à l’obéissance, parce qu’il serait impossible de les poursuivre dans l’intérieur de leurs affreuses montagnes, dont le sommet est couvert de neige, même au mois de juillet.

Jadis ils ont eu une domination très-étendue, et des princes d’une grande réputation, qui se rendirent redoutables à leurs voisins, et donnèrent même de l’occupation aux empereurs de la Chine. Leur grandeur s’écroula vers le treizième siècle. Des troubles intestins amenèrent leur décadence et leur ruine finale. Depuis ce temps ils sont demeurés dans leur ancien pays, sans gloire et sans force, et trop heureux d’y vivre en repos, tant il est vrai que la division et la mésintelligence dans les familles qui gouvernent renversent presque toujours les monarchies les plus florissantes.

Quoique la forme du gouvernement ait