rigeant sa route au sud des montagnes du Thibet, il pénétra dans la Chine par la province de Chen-si, gagna celle de Chan-si, qui en est limitrophe, et arriva ainsi à Pékin sans avoir vu la grande muraille.
Bell d’Antermony, voyageur anglais, qui accompagna, en 1719, un ambassadeur russe envoyé en Chine par Pierre 1er, empereur de Russie, vit la grande muraille, dont il a donné une description curieuse. « Les Chinois dit-il, la nomment Khabgan ou le mur sans fin. Elle commence dans la province de Lia-toung, au fond du golfe du Pé-tché-li. Elle s’étend en croisant les rivières, et par-dessus les sommets des plus hautes montagnes, sans interruption, suivant toujours la chaîne de rochers stériles qui entourent le pays au nord et à l’ouest ; et, après avoir couru au sud l’espace de quinze cents milles anglais, elle se termine sur des montagnes inaccessibles et dans des déserts de sable.
« Les fondemens de ce mur consistent en gros blocs de pierres de taille liées avec du mortier ; le reste est construit en briques ; il est si fort et si solide, qu’il exige, en général, peu de réparations : et d’ailleurs le climat est si sec, qu’il peut encore subsister bien des siècles dans l’état où il est. Dans les endroits où il y a des précipices, il a environ quinze à vingt pieds de hauteur, et une épaisseur proportionnée ; au lieu que dans les vallées et les endroits où il traverse des rivières, il est haut de trente pieds, et est flanqué de tours éloi-