des cuillers de bois. C’est beaucoup pour des Tartares.
On dit que leur nourriture la plus ordinaire est de la viande hachée dont ils font des pâtés. C’est une provision dont ils se munissent dans leurs voyages, surtout pendant l’hiver. Après les avoir fait un peu durcir à la gelée, ils les transportent dans un sac ; et lorsque le besoin de manger les presse, ils en font une espèce de soupe, en les mettant bouillir dans l’eau. Ils n’ont guère d’autre liqueur qu’une espèce de thé noir, qu’ils préparent avec du lait, du sel et du beurre. En le buvant, ils mangent du pain lorsqu’ils en ont.
Ils achètent leurs femmes à prix d’argent, c’est-à-dire qu’ils en donnent plus ou moins, suivant le degré de leur beauté ; aussi la plus courte voie pour s’enrichir est-elle d’avoir un grand nombre de belles filles. La loi défend aux personnes qui doivent se marier de se parler et de se voir depuis le jour du contrat jusqu’à la célébration. Les réjouissances de la noce consistent en festins, qui durent pendant trois jours. La veille du mariage, une troupe de filles s’assemble au soir chez la jeune femme, et passe la nuit à chanter et à danser. Le lendemain matin, la même assemblée revient au même lieu, et s’occupe à parer la nouvelle épouse pour la cérémonie. On avertit ensuite le jeune homme, qui paraît bientôt accompagné de dix ou douze de ses pareils ou de ses amis, et suivi de quelques joueurs de flûte, avec un