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navigation, le froid qui augmentait nous fit redoubler d’activité pour arriver à Tomsk le lendemain. J’y trouvai M. Muller qui y était arrivé dès le premier octobre.

» Les fondemens de cette ville ont été jetés sous le règne du czar Féodor Ivanovitz, vingt ans avant la construction de celle de Kousnetzk. Ce n’était d’abord qu’une forteresse pour contenir les peuples du voisinage ; mais ayant été soumis peu à peu, ils s’y sont rassemblés et ont formé une ville qui renferme dans son enceinte plus de deux mille maisons ; elle est, après Tobolsk, la plus considérable de la Sibérie ; l’Ouschaika la traverse, et se décharge au nord dans le Tom. On la divise en haute et basse ville. On y trouve les marchandises au même prix qu’à Pétersbourg, et tout ce qu’on peut désirer en fourrures non préparées.

» La situation de cette ville la rend plus propre au commerce qu’aucune autre du pays. On y arrive commodément pendant l’été par l’Irtich, l’Obi et le Tom. Par terre, la route d’Yeniseik et de toutes les villes de Sibérie, situées plus à l’est et au nord, passe par Tomsk. Non-seulement il arrive tous les ans une ou deux caravanes de la Kalmoukie, mais encore toutes celles qui vont de la Chine en Russie, et de la Russie à la Chine, prennent leur route par leur ville ; elle a de plus son commerce intérieur, dont les affaires sont sous la direction d’un magistrat particulier.

» Les vieux croyans ou non-conformistes