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ligion que les habitans originaires. Les Boukhariens ont quelques notions du christianisme ; ils croient la résurrection et la réalité d’une autre vie; mais ils ne peuvent se persuader qu’aucun homme soit condamné à des peines éternelles. Au contraire, ils prétendent que, le démon étant l’auteur du péché, c’est sur lui que la justice du ciel en fait tomber le châtiment. Ils croient aussi qu’au dernier jour du monde tout doit être anéanti, à l’exception de quelques justes, c’est-à-dire d’un sur cent pour les hommes, et d’une sur mille pour les femmes, différence fort injurieuse au sexe, et qui tient sans doute au mépris qu’on a pour lui dans toute l’Asie.

Ils ont tous les ans un jeûne de trente jours, depuis le 15 juillet jusqu’au milieu d'août. Dans cet intervalle, ils ne prennent aucune nourriture pendant le jour, mais ils mangent deux fois dans le cours de la nuit, sans boire d’autre liqueur que du thé. Ceux qui transgressent cette loi sont obligés ou de mettre en liberté le meilleur de leurs esclaves, ou de donner un festin à trente-six personnes, sans compter quatre-vingt-cinq coups de fouet, que l’agouns ou le grand-prêtre leur fait donner sur le dos nu avec une lanière de cuir.

Les Boukhariens ont leurs temps marqués pour la prière comme le reste des mahométans : 1o. le matin ; 2o. midi ; 3o. l’après-midi ; 4o. le coucher du soleil ; 5o. la troisième heure de la nuit. À chaque fois, les abis ou prêtres