prîmes que, quand tout réussirait à notre gré, quand nous trouverions toutes les facilités possibles pour passer au Kamtschatka, il y aurait déjà cinq ans d’écoulés, et qu’il fallait compter encore au moins deux ans pour le retour, outre le temps de notre séjour dans cette presqu’île. Nous n’avions d’ailleurs nullement envie d’habiter éternellement les contrées sauvages de la Sibérie. M. Muller et moi nous prîmes les arrangemens nécessaires pour notre départ de Yakoutsk. »
À l’occasion d’un exilé nommé Glasimoff, qui avait établi à Tayouoskaia une fabrique d’eau-de-vie, Gmelin remarque que ces sortes de gens font quelquefois fortune dans leur exil. La plupart sont des gens ruinés et accablés de dettes à la charge de la couronne. Quand on les relègue en Sibérie, on ne leur défend pas d’employer toute leur industrie pour pouvoir subsister ; et quiconque a quelque sentiment d’honneur trouve encore plus d’occasions en Sibérie qu’en Russie, de vivre honnêtement et de rétablir ses affaires ; en sorte que, pour quelques-uns, surtout pour ceux qui ont l’amour du travail, cette contrée devient une terre de promission ; mais il paraît que cette remarque ne peut regarder que les hommes de commerce.
Quand Gmelin passa à Oust-koutzkoi-ostrog, les habitans lui apprirent comme une nouveauté que les geais avaient hiverné chez eux. Cependant ces oiseaux, quoique ennemis du