l’herbe et de nettoyer la place, lorsque l’interprète tartare, surpris d’un pareil ordre, pria le professeur de le laisser faire. Il choisit aussitôt la place qui lui parut la plus convenable, se jeta sur le dos à terre, et s’y roula comme s’il eût été en convulsion. En moins de deux minutes, la place fut unie comme si on l’eût fauchée ; l’herbe était couchée partout également ; elle ne formait plus qu’une espèce de tapis excellent pour se reposer, et une fort belle pelouse.
Gmelin visita la grande montagne d’aimant dans le pays des Baschkires. C’est, à proprement parler, une chaîne de montagnes dont l’étendue est de trois verstes du nord au sud, et dont le revers occidental est coupé par huit vallons de différentes profondeurs, qui la partagent également. Au revers oriental est une steppe assez ouverte, qui se prolonge à l’ouest jusqu’à cinq à six verstes de l’Yaïk : du même côté, et au pied de la montagne, passe encore un ruisseau sans nom, qui, à deux verstes au-dessous, va se jeter dans l’Yaïk. La septième partie ou section de la montagne, à compter de l’extrémité septentrionale, est la plus haute de toutes, et sa hauteur perpendiculaire peut être de quatre cent cinquante pieds. C’est celle qui produit le meilleur aimant, non pas au sommet, qui est d’une pierre blanche tirant sur le jaune, et tenant du jaspe, mais à environ quarante pieds au-dessous. On y voit des pierres qui pèsent 2500 à 3000 livres, qu’on