qu’ils en ont pu apprendre ; mais leurs relations sont très-défectueuses, et souvent erronées.
» Comme mon sort a voulu que je fisse un assez long voyage à Arkhangel, dans le voisinage des Samoïèdes, j’ai cru ne pouvoir mieux employer une partie de mon loisir qu’à examiner de près leurs usages et leurs mœurs. Après avoir consulté tout ce qui avait été publié sur ce sujet, j’ai fait un recueil abrégé des particularités les plus intéressantes que j’y ai trouvées, en m’attachant à discerner avec soin le vrai du faux, et en y joignant les idées particulières que je me suis faites du caractère et du naturel de ces peuples sauvages, après les avoir étudiés d’un œil attentif et impartial.
» Quand je parle de la ville d’Arkhangel comme d’un lieu voisin de ces peuples, je ne prétends point accréditer ce qui est rapporté dans la plupart des relations de voyages faits en Russie, qu’on trouve les premiers établissemens des colonies samoïèdes aux environs de cette ville. Il est très-certain qu’on n’en rencontre qu’à la distance de trois ou quatre cents verstes. Si l’on a vu de temps en temps quelques Samoïèdes à Arkhangel, c’est en hiver, et ils n’y viennent que pour y amener, avec le secours de leurs rennes, des huiles de poisson et d’autres marchandises pour le compte de quelques marchands ou paysans qui ont soin de les entretenir eux et leurs rennes.
» Ce qui a donné lieu à cette erreur, c’est qu’il y a eu autrefois, et même encore au com-