Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/194

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froid, et le terroir si ingrat, qu’il ne produit aucune sorte de blé ni de fruit ; mais le lac qui lui donne son nom est très-poissonneux. C’est à quoi se réduit tout ce qu’il y a de remarquable dans une contrée inconnue au reste de la terre.

» La religion des Samoïèdes est fort simple : ils admettent l’existence d’un Être Suprême, créateur de tout, souverainement bon et bien-faisant : qualité qui, suivant leur façon de penser, les dispense de lui rendre aucun culte, et de lui adresser des prières, parce qu’ils supposent que cet Être ne prend aucun intérêt aux choses d’ici-bas, qu’il n’exige point, par conséquence culte des hommes, et même qu’il n’en a pas besoin ; ils joignent à cette idée celle d’un être éternel et invisible, très-puissant, quoique subordonné au premier et enclin à faire du mal : c’est à cet être-là qu’ils attribuent tous les maux qui leur arrivent dans cette vie. Cependant ils ne lui rendent non plus aucune sorte de culte, quoiqu’ils le craignent beaucoup. S’ils font quelque cas des conseils de leurs kœdesnicks ou tadèbes, ce n’est qu’à cause des relations qu’ils croient que ces gens-là ont avec cet esprit malin, se soumettant d’ailleurs avec une espèce d’insensibilité à tous les maux qui peuvent leur survenir, faute de connaître les moyens de les détourner.

» Le soleil et la lune leur tiennent encore lieu de divinités subalternes : c’est par leur entremise qu’ils croient que l’Être Suprême