couteau d’un Russe. — Nous t’en demandons pardon pour lui.
Cette pratique extravagante est fondée sur une imagination de ces peuples : ils croient que l’âme de l’ours, qui est errante dans les bois, pourrait se venger sur eux à la première occasion, s’ils n’avaient soin de l’apaiser et de lui faire cette espèce de réparation pour l’avoir obligée de quitter le corps où elle avait établi sa demeure.
Outre les soins du ménage et de la cuisine qui ne regardent que les femmes, elles s’occupent encore à préparer et à filer d’une manière particulière de certaines orties ; elles en font de la toile et des rideaux, pour se défendre, dans le temps du sommeil, des moucherons, qui sont toujours fort incommodes pendant l’été, surtout dans les forêts et aux environs des lacs. Quoique cette toile ait un peu de roideur, elle leur sert encore à faire des mouchoirs pour mettre sur leurs têtes, et on les peint de différentes couleurs.
Rien ne paraît faire plus de plaisir aux deux sexes que de fumer du tabac ; mais leur méthode est très-différente de celle des autres nations. Ils mettent d’abord un peu d’eau dans leur bouche, et tirent le plus qu’ils peuvent de fumée pour l’avaler avec cette eau. À peine ont-ils humé la fumée trois ou quatre fois, qu’ils tombent à terre sans connaissance ; ils demeurent ainsi souvent étendus pendant un quart d’heure, les yeux fixes, la bouche béante, le visage cou-