Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/254

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tour des huttes, avec les chiens et les filets. Quand la forte gelée a glacé les rivières, on part sur des raquêtes, avec un traîneau où l’on met des provisions de farine, de viande ou de poisson ; un chaudron, un carquois avec des flèches, un arc, un lit, et un sac rempli des ustensiles les plus nécessaires. Le traîneau se tire avec un baudrier de peau, qu’un homme se passe devant la poitrine, ou qu’il attache à son chien en façon de harnois. On marche avec un bâton garni par le bas d’une corne de vache, pour que la glace ne le fende pas, et d’un petit anneau de bois entouré de courroies, pour qu’il n’enfonce pas trop avant dans la neige ; le haut de ce bâton est large et façonné en forme de pelle, pour écarter la neige en dressant les pièges. C’est avec cette pelle qu’ils mettent de la neige dans leur chaudron au lieu d’eau, pour préparer leur manger ; car, dans les montagnes, où l’on chasse, il ne se trouve, durant tout l’hiver, ni ruisseau, ni fontaine, ni rivière qui coule.

À chaque halte où l’on doit s’arrêter pour la chasse, on se fait des huttes qu’on environne et qu’on palissade de neige. Sur la route, les chasseurs font des entailles aux arbres pour se reconnaître et ne pas s’égarer au retour.

Il paraît que cette chasse se fait par caravanes, qui, quoique divisées en bandes, ont des marches et des haltes réglées. Après avoir passé la nuit dans l’endroit d’une halte où l’on campe, les chasseurs se dispersent dès le matin, et vont tendre leurs piéges autour des vallons. Il