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mourrait dans son trou plutôt que d’en sortir.

Si l’on aperçoit une zibeline sur un arbre, on la tue avec des flèches dont le bout est rond, pour ne pas percer la peau de l’animal. Si la trace aboutit à un arbre où l’on ne peut apercevoir la zibeline, on abat l’arbre, et l’on place le filet vers l’endroit où l’on juge qu’il tombera. Les chasseurs s’éloignent de l’arbre, du côté où l’on travaille à l’abattre ; et quand, après avoir courbé la tête en arrière, ils n’aperçoivent plus l’extrémité de la cime, ils étendent alors leurs filets à deux toises plus loin de cet endroit. Pour eux, ils se tiennent au pied de l’arbre ; et lorsqu’il tombe, la zibeline, effrayée par la vue des chasseurs, prend la fuite et tombe dans le filet. Si la zibeline ne s’enfuit pas, on cherche dans tous les trous de l’arbre pour la trouver.

À la fin de la saison de la chasse, on regagne le rendez-vous général, où l’on attend que toutes les bandes soient rassemblées. On y reste jusqu’à ce que les rivières soient navigables. Alors on rembarque sur les mêmes canots dans lesquels on est venu. On donne à l’église les zibelines qu’on a promises à Dieu : on paie celles qui sont dues au trésor impérial ; on vend le reste, et le prix en est également partagé entre tous les chasseurs.

La chasse des zibelines, chez les autres peuples de la Sibérie diffère peu de celle que font les Russes ; mais, avec moins de préparatifs, ils y mettent plus de superstition : les uns et les