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qui s’élèvent au milieu de cet isthme, l’on découvre les deux mers dans un temps serein. Depuis cet isthme, la figure de la péninsule est un peu elliptique ; elle se renfle dans le milieu et se rétrécit vers ses deux extrémités, notamment vers la méridionale. De même que la plupart des presqu’îles, elle est coupée, vers toute sa longueur, par une chaîne de montagnes qui court du sud au nord, et qui jette des rameaux à droite et à gauche. Un grand nombre de petites rivières coulent entre ces rameaux, mais la plupart ne sont ni grandes, ni navigables. Les plus considérables sont le Kamtchatka, l’Avatcha, le Bolchaia-Rieka.

La côte occidentale du Kamtchatka, dentelée par beaucoup de caps obtus et d’anses où se trouvent des embouchures de rivières, forme une courbe irrégulière. Cette côte s’étend depuis l’embouchure de la Pengina, qui donne son nom au bras de mer où ce fleuve se jette, jusqu’au cap Lopatka, qui termine la presqu’île au midi. Des trente-quatre rivières qui se jettent dans la mer le long de cette côte, trente se trouvent dans la partie méridionale qui forme les deux tiers de sa longueur, tandis qu’il n’y en a que quatre dans le reste, qui s’avance au nord. La raison de cette différence remarquable vient sans doute de ce que les montagnes sont moins hautes en se rapprochant du continent, et s’élèvent, au contraire, à mesure que la péninsule s’allonge entre les deux mers. C’est par l’embouchure du Bolchaia-Rieka, ou grande