Cette secousse fut accompagnée d’un mouvement de la mer très-singulier ; car elle monta d’abord à la hauteur de vingt pieds, recula au delà du point d’où elle était venue, remonta une seconde fois plus haut que la première, et se retira si loin, qu’on la perdit de vue. Au bout d’un quart d’heure le tremblement de terre recommença, la mer s’éleva à deux cents pieds, inonda la côte, et se retira. Les habitant y perdirent leurs biens, et plusieurs la vie. Des champs y furent changés en lacs d’eau salée.
Le second volcan sort d’une ou deux montagnes, situées entre la rivière de Kamtchatka et celle de Tolbatchick. Ces montagnes n’avaient jamais exhalé que de la fumée, lorsqu’en 1739 elles vomirent un tourbillon de flammes qui dévora les forêts. De ce tourbillon sortit un nuage épais qui couvrit la neige de cendres dans l’espace de cinquante verstes. Il fallut attendre qu’il retombât de la neige sur cette cendre pour pouvoir marcher dans la campagne.
Le troisième volcan est la montagne la plus haute du Kamtchatka, sur les bords du fleuve de ce nom ; elle est environnée d’un amphithéâtre de montagnes jusqu’aux deux tiers de sa hauteur. Son sommet escarpé et fendu en longues crevasses de tous les côtés est terminé par un cratère ; il est si élevé, qu’on le découvre à trois cents verstes. Aux approches d’un orage, cette montagne se couvre de nuages jusqu’au quart de sa hauteur. Elle vomit une fumée épaisse, et quelquefois des cendres à la