Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bouillir le fil, ces filets ne durent guère qu’un été.

Les animaux de terre font la richesse du Kamtchatka, si le mot de richesse peut convenir à des hommes qui ont à peine le plus étroit nécessaire. Les Kamtchadales ne font la guerre aux animaux que pour en avoir la peau. C’est un objet de besoin, d’ornement et de commerce. Les peaux grossières font leurs habits ; les plus belles, leur parure ou leur gain. Commençons par l’animal le plus utile ; à double titre, c’est le chien.

Le chien sert à traîner l’homme pendant sa vie : à sa mort, il l’habille de sa peau. Les chiens du Kamtchatka, grossiers, rudes et demi-sauvages comme leurs maîtres, sont communément blancs, noirs, mêlés de ces deux couleurs, ou gris comme les loups ; plus agiles et plus vivaces que nos chiens, quoique plus laborieux. Faut-il l’attribuer à un climat plus convenable, à une nourriture plus légère ? Ils vivent de poissons, rarement de viande. Au printemps, qu’ils ne sont plus nécessaires pour les traîneaux, on leur rend la liberté de courir où ils veulent, et de se nourrir comme ils peuvent. Ils s’engraissent sur les bords des rivières ou dans les champs.

Au mois d’octobre on les rassemble, on les attache pour les faire maigrir, et dès que la neige couvre la terre, on les attelle pour traîner. Durant l’hiver, qui est une saison de travail pour eux, et de repos pour les hommes, on