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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/323

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plusieurs pièces. Aussitôt qu’on l’eut tiré sur le rivage, il tâcha de fuir dans la rivière ; mais ne le pouvant pas, il se mit à pleurer, et dès qu’on l’eut frappé, il se défendit avec la plus grande fureur.

Quand on les surprend endormis sur la côte, s’ils en ont le temps, ils fuient ; et, pour rendre le chemin plus glissant, ils vomissent, non pas une espèce de lait, comme on l’a dit par erreur, mais de l’eau de mer.

Les Kamtchadales ne prennent les morses que pour en avoir les dents, qui pèsent depuis cinq ou six livres jusqu’à dix-huit, et dont le prix augmente avec le poids.

Un animal que l’on confond avec ceux-ci, est l’otarie à crinière, ou lion marin. Ce phoque pèse depuis trente-cinq jusqu’à quarante poudes. Les gros beuglent, les petits bêlent ; mais leurs mugissemens affreux, et plus forts que ceux des phoques ordinaires, avertissent les navigateurs, dans les temps de brouillard, de la proximité des rochers et des écueils où les vaisseaux pourraient échouer ; car ces animaux, quand ils sont à terre, se tiennent sur le haut des montagnes, dans les îles.

Les mâles ont jusqu’à quatre femelles qui s’accouplent au mois d’août, et portent neuf mois. Ils tournent et jouent sans cesse autour d’elles, et se battent avec fureur pour conserver leur possession. Du reste, le mâle et la femelle sont plus indifférens pour leurs petits, qu’ils étouffent souvent dans le sommeil, et ne