qu’ils appellent korioukhi. Ce sont de très-petits poissons d’un goût si désagréable, que les pêcheurs aiment mieux les donner à leurs chiens que de s’en nourrir. De trois espèces, la plus abondante est celle qu’ils nomment ouiki. On dit que les rivages de la mer orientale en sont quelquefois couverts l’espace de cent verstes, à un pied de hauteur. On les distingue, parce qu’ils nagent toujours trois ensemble, se tenant par une raie velue qu’ils ont des deux côtés, et si fortement attachés, que quiconque en veut pêcher en a trois à la fois.
Kracheninnikov termine l’histoire des poissons du Kamtchatka par les harengs, qu’on appelle dans le pays beltchoucht. Ce poisson ne se trouve guère dans la mer de Pengina ; mais en revanche, il abonde dans la mer orientale, où il a une large carrière. Aussi d’un seul coup de filet en prend-on quatre tonneaux.
Cette pêche se fait dans le lac Vilioutchin, qui est éloigné de cinquante sagènes de la mer, avec laquelle il communique par un bras. « Quand les harengs y sont entrés, dans l’automne, ce bras ou détroit est bientôt fermé par les sables que les tempêtes y entassent. Au printemps les eaux du lac, gonflées par la fonte des neiges, rompent cette digue de sable, et rouvrent aux harengs le passage dans la mer. Comme ils se rendent à ce détroit vers la saison où il doit être libre, les Kamtchadales brisent la glace dans un endroit, y passent leurs filets, où sont attachés quelques harengs pour amor-