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condité, fait qu’un mari trouve sa femme mieux disposée, dit-on, à ses approches, quand elle a satisfait à ce goût bizarre pour les araignées.


CHAPITRE IV.

Habitans du Kamtchatka.

Le Kamtchatka, tenant par son extrémité septentrionale au continent, et communiquant au midi avec les îles Kouriles par la mer, ses habitans doivent participer du caractère, de la figure et du langage des peuples qui les environnent. Aussi sont-ils comme divisés en trois nations et trois langues : la Koriake au nord, la Kourile au midi, la Kamtchadale entre deux. Celle-ci, qui est la principale nation, et ne parle que la même langue, habite depuis la source du Kamtchatka jusqu’à son embouchure, et le long de la mer orientale.

Les Kamtchadales s’appellent eux-mêmes Itelmen, c’est-à-dire, habitans du pays. Depuis quand l’habitent-ils ? Ils y ont été créés, disent-ils. D’où viennent-ils ? De la Mongolie, répond Steller. Quelles sont les preuves de cette conjecture ? En voici deux.

La langue des Kamtchadales a beaucoup de mots terminés comme celle des Mongols chinois, en ong, ing, ou tchin, tcha, ou ksin, ksoung. Ces deux langues se ressemblent dans