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quoi elle se pratique ; il me paraît cependant que ce n’est qu’un simple divertissement, ou un emblème du désir qu’ils ont de prendre et de manger des baleines et des loups.

Après ces diverses cérémonies, on apporte dans l’yourte des branches de bouleau. Chaque chef de famille en prend une ; et, après l’avoir courbée en cercle, il y fait passer deux fois sa femme et ses enfans, qui dansent en rond au sortir de ce cercle. Cela s’appelle se purifier de ses fautes. La fête se termine par une procession qu’on fait autour de l’yourte, en traînant le grand bouleau que les quatre députés ont apporté de la forêt. On le place enfin sur la balagane, où il reste toute l’année sans la moindre vénération.

Telle est la fête de la purification chez les Kamtchadales du midi. Elle se célèbre avec quelque différence dans les rites chez ceux du nord. Au lieu de la cérémonie d’envoyer au bois, ils ont celle d’envoyer à l’eau. Deux hommes nus, portant au cou des guirlandes qu’on vient d’ôter aux idoles, vont à la rivière avec un seau puiser de l’eau par un trou fait dans la glace. Quand ils ont apporté leurs seaux dans l’yourte, l’un de ces porteurs d’eau prend une longue allumette, en met un bout dans le feu, puis la trempe dans les seaux, d’où il tire un morceau de glace qu’il jette au feu. Après le tribut que ces deux élémens se sont payé réciproquement par les mains de ce Kamtchadale, « il donne à tous les assistons à boire de l’eau